Pensées à la naissance d’un pigeon (deux
pigeons, en fait)
Il y a cet oiseau mignon avec qui j’ai une
histoire. En fait, c’est une relation un peu à sens unique. Moi, je débourse
une poignée de blé sur mon balcon pour elle chaque matin en arrosant mes plantes.
Elle, elle me donne des yeux perçants et dit « BUK ». Certains jours,
elle dit « BUK-BUK-BUK » – ça c’est quand je suis en retard.
Qu’import,
ma chérie a fait un nid la semaine dernière, au dessous du pot du palmier, et
elle a pondu un œuf. Pas une tartine. C’est moi, qui pond des tartines.
En fait, deux œufs.
Hier, les œufs ont éclos, et nous avons
deux petits bellots sur les bras.
Enfin, après des années passées à résister la paternité, je suis PAPA !
C’est stressant, d’être papa. Je m’inquiète. Est qu’ils vont grandir comme des
pigeons équilibrés et raffinés, ou deviendront-ils des pigeons délinquants
juvéniles ? Puisque le prix d’éducation en est ainsi, dois-je mettre un
peu de côté chaque mois pour l’école d’oiseaux ?
Des soucis, des soucis…
Parfois, je repense avec nostalgie à mon temps sans soucis…
D’autres fois, je pense – peut-être ça vaut la peine.
*****
L’histoire se déroule…
Tragédie : le frère meurt, seul dans le monde.
Grandir seul
Premier sautillement sur le pot
Le petit montre tous les signes de devenir
délinquant juvénile – il refuse de partager des graines avec sa mère – la mère
ne proteste pas.
Le petit regarde le grand monde – et se fait
peur
Et puis il vole sur le toit du voisin.
Retour à sa base. L’aviateur vétéran avec
sa mère.
Et maintenant je lance un autre petit :
mon premier roman sur la grande toile. Est-ce que ce petit va voler aussi ?
On verra…